Stop aux idées reçues sur les micro-crèches!
#47 ou comment pérenniser son entreprise et en vivre
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Cette semaine j’ai publié le portrait de Delphine Myny, une jeune entrepreneuse qui gère 2 micro-crèches dans les Hauts-de-France. Elle représente aussi le REMi, une association qui regroupe les petites entreprises de micro-crèches.
Delphine s’est confiée sur le podcast en toute transparence. Elle a parlé d’argent sans tabou.
Tout le monde semble croire que les micro-crèches sont des machines à faire de l’argent. Mais ce n’est pas si simple.
Delphine est une pro de la petite enfance, une infirmière puéricultrice qui a travaillé en crèche avant de monter sa boîte.
Comme de nombreux gestionnaires de crèches, elle n’a pas les clés de la gestion, ni de la finance. C’est une idéaliste, elle veut faire de la qualité d’accueil, quel qu’en soit le coût.
Alors pendant 3 ans, Delphine a géré ses crèches sans pouvoir se payer un salaire. Elle a pris un autre job à côté.
La bonne nouvelle, c’est que grâce à l’aide du REMi, avec le soutien de ses confrères, elle a pu améliorer sa gestion. Et ça y est, cette année, Delphine se paye son premier salaire.
Elle prévoit même d’ouvrir une troisième micro-crèche.
Une belle victoire.
Pour lire le portrait de Delphine sur linkedin, clique ici.
Au programme
La problématique
La solidarité face au COVID
Le REMi
Quelques chiffres
Une idée reçue
Pourquoi se regrouper ?
En conclusion
La problématique
Comme beaucoup de patrons de TPE et de PME, les gestionnaires de micro-crèches sont parfois très seuls face à de nombreux enjeux : le tunover, les financements, la satisfaction des parents, la sécurité…
Pour réussir en micro-crèche, il faut à la fois des compétences de gestionnaire hors pair et des compétences de spécialiste en petite enfance. Les patrons de crèches réunissent rarement les 2.
Ceux qui sont pros de la petite enfance n’ont pas les codes de la gestion d’entreprise, ils s’engouffrent dans les coûts et ont du mal à rentabiliser l’entreprise. Ils se payent à peine le SMIC.
Ceux qui sont armés pour gérer une entreprise sont souvent moins bon sur la petite enfance. Cette lacune complexifie leur management et augmente leur turnover. Ils sont déçus par le niveau de qualité qu’ils parviennent à offrir.
Alors l’idéal semble d’unir leurs forces pour maximiser leurs chances de réussir.
La solidarité face au COVID en 2020
Pour faire face à la crise sanitaire de 2020, les petits gestionnaires de micro-crèches ont commencé à se réunir sur un groupe facebook.
Ils se sont soutenus sur les problématiques de terrain très concrètes et quotidiennes comme les livraisons de repas pendant le confinement.
Ce sont leurs problèmes communs qui les ont réunis au départ. Dans la situation critique du COVID, ils voulaient sortir de l’isolement bien connu des patrons de TPE.
La création du REMi
Pour formaliser leur union, les micro-crèches indépendantes ont finalement fondé une association, le REMi (Regroupement des Entreprises de Micro-crèches indépendantes).
C’est un regroupement nationale, mais pour garder cet esprit de proximité, des antennes régionales sont mises en place. Chaque crèche a un interlocuteur privilégié dans sa région.
Le but du REMi est de soutenir ses adhérents, de représenter la voix des Micro-crèches indépendante, de faire entendre leur point de vue sur la qualité d’accueil pour les enfants et sur les conditions de travail des salariés.
Aujourd’hui le REMi est reconnu et consulté. Il participe au comité de filière petite enfance, aux tables rondes de la rentrée et du printemps de la petite enfance, et a été entendu lors de l’enquête de l’IGAS.
Quelques chiffres
En 2023 en France, on compte :
507 000 places d’accueil en structure
dont 420 000 en crèche (PSU)
et 87 000 en micro-crèches (PAJE)
Fin 2023 au REMi, on compte :
290 adhérents, soit 640 micro-crèches, soit environ 7600 berceaux.
En moyenne 2 micro-crèches par adhérent
65% de ces adhérents sont issus des métiers de la petite enfance et la moitié travaillent sur le terrain
70% des gestionnaires de REMi se payent le SMIC
Une idée reçue
Une idée reçue voudrait que les chefs d’entreprises, en l’occurrence les gestionnaires de micro-crèches, s’en mettent plein les poches.
La réalité c’est que ce n’est pas si simple de rentabiliser une entreprise de micro-crèche. Car en France, accueillir un enfant coûte au gestionnaire entre 1500 et 2000 euros par mois. Et les parents ne peuvent pas payer ce prix.
Il faut avoir de très bonnes techniques de gestion pour réussir à financer ces 2000€ par mois et par enfant.
Les charges augmentent avec les exigences de qualité d’accueil comme la création du poste de RSAI (référent santé et accueil inclusif ) ou les analyses de pratiques.
Ce qui est une bonne nouvelle pour la qualité mais engendre de nouvelles dépenses. Beaucoup de gestionnaires sont en galère.
Mais l’argent est tabou en France, encore plus dans le secteur social.
Alors lever cette idée reçue n’est pas une mince affaire. On n’a pas la possibilité d’aborder nos problèmes de rentabilité, de manque de moyens, de proportion entre la charge de travail et le revenu qu’on en retire.
Ni la déception et la frustration que ça pourrait engendrer chez celui qui rêvait de créer son entreprise, de proposer un service 5 étoiles aux tout-petits et de payer de bons salaires à ses employés.
Pourquoi se regrouper ?
Pour sortir de l’isolement et adopter une bonne gestion, adhérer à un groupe de confrère est une solution idéale.
Au REMi, les adhérents trouvent un soutien sur la gestion, les RH, des outils comme des documents ou des protocoles. Et surtout une écoute attentive et solidaire.
C’est ce qui permet de prendre de la distance avec le terrain et de pouvoir retrouver sa vision de chef d’entreprise.
Pour permettre à toutes les petites structures d’adhérer, la cotisation a été fixée à 150€ par an pour la première micro-crèche et de 50€ par micro-crèche supplémentaire.
En conclusion
Si le REMi s’est présenté à moi, c’était avec l’espoir que les idées reçues disparaissent pour donner une vision plus réaliste du secteur.
Comprendre ce qu’est la réalité d’une micro-crèche. Lever l’idée reçue de la rentabilité à tout prix et sans scrupule.
Car il suffit d’une minorité de gestionnaires peu scrupuleux pour jeter le discrédit sur toute une profession.
Le référentiel qualité prévu en 2024 devrait apporter des garanties de qualité pour lutter contre l’hétérogénéité dans les Micro-crèches.
Espérons que les financements nécessaires pour appliquer le référentiel seront au rendez-vous.
Si toi aussi tu veux sortir de l’isolement, rencontrer tes confrères et partager leurs bonnes pratiques, c’est peut être le moment de contacter le REMi.
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